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selloum village kabyle
8 mars 2009

La femme kabyle entre tradition et modernité

A la montagne ou en ville
La femme kabyle entre tradition et modernité

La femme kabyle, à l’instar de l’ensemble des femmes du monde, célébrera sa fête coïncidant  avec le 8 Mars de chaque année. Plusieurs festivités ont été initiées à l’occasion, dans les quatre coins de la région, afin de fêter dignement l’évènement. Un évènement et une fête qui ont quelque peu perdu, pour ainsi dire, de leur charme en Kabylie.

Il fut un temps où en effet, le 8 Mars avait un cachet spécial que ce soit à Tizi-Ouzou, Bouira où à Béjaïa et dans particulièrement les différents villages qui composent ces wilayas.

Dans un temps pas si lointain, le 8 mars constituait une véritable fête pour la femme kabyle qui mettait pour la circonstance, comme à l’Aïd, sa plus belle tenue, pour aller célébrer la journée en se permettant de sortir, une fois n’est pas coutume, et de s’offrir une promenade en ville et ce non sans la permission de la tutelle : l’homme. C’est que jadis, la femme rurale qu’est la femme kabyle ne sortait pas assez souvent.

Cette journée du 8 mars constituait pour elle une aubaine à ne pas rater, qu’elle attendait impatiemment pour se permettre de prendre un peu d’ait. Elle attendait la journée sacrée comme un enfant attend le jour de l’Aïd. En somme le 8 mars était vraiment différent des autres jours pour la femme kabyle.

Cela contrairement à aujourd’hui où la femme kabyle se permet... le 8 mars chaque jour dans ce sens qu’elle n’a plus besoin d’attendre “sa fête” pour sortir. Autrement dit, celle-ci est toujours dehors, en ville. La condition sociale a changé, pour cette femme, sa situation a évolué considérablement dans la société où elle tient un rôle prépondérant.  Cela dit, certaines femmes, il faut le dire, sont encore sujets à l’exploitation de l’homme. Le nombre important des femmes battues, bien que le chiffre exact ne sont pas disponible, en est la parfaite illustration. Dans certaines régions,  le concept de “la femme au foyer” est toujours de mise, avec tous les sens du concept. Cela est devenu minime, mais toujours est-il que des cas “isolès” de non-droit de la femme existent en Kabylie profonde.

Sinon dans l’absolu, la femme kabyle a gagné du terrain en matière d’existence sociale et ce après de moult sacrifice. Elle a désormais son mot à dire dans toute décision concernant son foyer. Il faut juste se rappeler et à titre d’exemple que la jeune fille kabyle n’avait même “le mot” pour choisir son mari dans les mariages. Dans son foyer conjugal, la femme n’avait qu’à vivre comme le veut son époux jusqu’à la fin de ses jours. Mais allez imposer un mariage à la fille d’aujourd’hui ! Les conséquences d’une telle suggestion peuvent s’avérer difficiles à digérer à tel point que les parents ne songent même pas à y penser.

La femme kabyle d’aujourd’hui est en fait intransigeante quand-il s’agit de ses droits qu’elle connaît d’ailleurs parfaitement grâce à son éducation et à l’instruction. Il faut dire que les parents n’ont certainement pas été déçus en acceptant “de libérer” leurs filles en leur permettant de s’instruire. La femme kabyle a fini par prouver qu’elle est digne des droits qu’elle a arrachés. En Europe par exemple, peu de femmes réussissent à concilier leur vie familial et leur carrière professionnelle ou l’un ou l’autre. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart des femmes kabyles qui parviennent aisément à accomplir les deux missions et mieux encore en ajoutant le travail des champs comme la cueillette des olives.

En somme, la femme kabyle assume idéalement son statut de femme moderne. C’est pour toutes ces choses que la femme kabyle qui ne bafoue, également pas avec les principes de la femme rurale, mérite un véritable hommage à l’occasion de cette journée “symbolique” qu’est le 8 mars. Femmes kabyles saha Aïdkoum !

M. O. B

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