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selloum village kabyle
14 janvier 2010

Tout sur le marché du travail à Bouira

Le marché de l’emploi en terre hostile
Tout sur le marché du travail à Bouira

 

L’Agence de wilaya de l’emploi, communément appelé l’AWEM, chapeaute cinq agences locales réparties à travers le territoire de la wilaya de Bouira. Ces agences sont chargées de l’inscription des demandeurs d’emploi, de la réception et de la collecte des offres d’emploi et s’occupent également se charger des placements et des recrutements pour les organismes ayant formulé leurs offres.

Des offres qui trop souvent sont en deçà de la forte demande qui ne cesse d’augmenter. Les agences de l’emploi proposent différentes formules pour les employeurs ayant exprimé leurs besoins en main-d’œuvre, il s’agit du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle “DAIP” installé et mis en application depuis la mi-mai 2008. Un dispositif qui offre aux demandeurs d’emploi âgés entre 18 et 35 ans, n’ayant jamais travaillé et n’ayant jamais été déclaré à la sécurité sociale, des opportunités d’insertion dans le monde du travail. Un dispositif qui présente des avantages fiscaux et parafiscaux encourageant la relance notamment auprès des PME et PMI pour la création et la promotion de l’emploi. De ce fait, quatre types de contrat sont proposés aux demandeurs d’emploi. Il s’agit du contrat d’insertion des diplômés (CID), du contrat d’insertion professionnelle (CIP), du contrat de formation insertion (CFI) et enfin du contrat de travail aidé (CTA). Le CID est destiné aux demandeurs d’emploi titulaires d’un diplôme universitaire, TS, DUEA, DES, licences, Ingéniorat, doctorat… Le CIP, quant à lui, concerne les demandeurs d’emploi issus des centres de formation professionnelle, des centres d’apprentissage ou ayant atteint le niveau secondaire, tandis que le CFI est créé pour la catégorie des demandeurs d’emploi sans qualification et sans formation. Le contrat de travail aidé est considéré comme une continuité des trois précédents car censé être établi après les avoir consommés. Le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle permet de multiples avantages accordés par l’ANEM aux employeurs qui recrutent dans ce cadre dont la prise en charge par l’Etat des salaires et de la cotisation à la sécurité sociale pendant douze mois. Par la suite, intervient une participation dégressive de l’Etat au salaire du poste occupé des candidats DAIP reconduits ou recrutés en contrat de travail aidé. Une contribution qui est versée trimestriellement au compte de l’entreprise, tandis que le complément du salaire brut par rapport au poste occupé ainsi que la déclaration sociale sont à la charge de l’employeur. La formation, le recyclage et le perfectionnement des candidats en vue d’une adaptation au poste de travail sont pris en charge à hauteur de 60% du coût global si les employeurs concernés s’engagent à l’issue de la formation à les recruter pour une période minimale d’une année. La CNAS accorde également certains avantages tels des abattements au bénéfice des employeurs recrutant dans le cadre du DAIP. Par exemple, tout employeur qui embauche 9 salariés et plus et procède au doublement de ses effectifs, voit le taux de cotisation réduit à 23%. Les employeurs bénéficient d’une exonération de la cotisation globale de la sécurité sociale au titre des travailleurs mis en formation ou en perfectionnement pendant toute la période de formation qui ne devra pas excéder un trimestre. Egalement l’employeur bénéficie d’une subvention mensuelle à l’emploi d’un montant de 1 000 DA pour chaque recrutement en CID. Des avantages fiscaux sont prévus pour les employeurs qui créent et maintiennent des emplois nouveaux en bénéficiant d’une réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) ou de l’Impôt sur les bénéfices des sociétés selon le cas fixé à 50% du montant des salaires versés au titre des emplois créés. Une mesure qui s’applique pour une période de quatre années.

 

Première année pour le DAIP

En 2008, l’agence de wilaya de l’emploi de Bouira a enregistré 37.061 demandes, dont 4.492 émanant de la gent féminine, tandis que 6.676 offres d’emploi avaient été reçues par ses services. Des offres d’emploi provenant majoritairement du secteur public. En fin d’année 2008, 88 demandeurs d’emploi avaient été placés en permanent et 5.440 avaient décroché un emploi temporaire. Comparativement à l’année 2007, 5.560 demandes d’emploi ont été enregistrées, soit une progression de 291%. Selon les statistiques établies par l’AWEM de Bouira, les offres d’emploi en provenance du secteur privé national représentent à elles seules près de 47% des offres d’emploi reçues au cours de l’année 2008, contre 30% d’offres émanant du secteur public et 23% émanant du secteur privé étranger. A noter par ailleurs que les entreprises du secteur privé national représentées par près de 75% d’entreprises de BTP sollicitent les agences de l’emploi pour une main-d’œuvre temporaire ne dépassant pas les 6 mois. Une main-d’œuvre dite peu qualifiée telle que manœuvre, ferrailleur, coffreur…. Toujours selon les statistiques fournies par l’agence de wilaya de l’emploi de Bouira, depuis le lancement du dispositif DAIP en mai 2008 jusqu’au 31 décembre 2008, 15.886 demandes d’emploi tous contrats confondus ont été enregistrées. Le nombre d’inscrits dans les contrats de type CID est représenté par près de 61% de demandeurs d’emploi de sexe féminin car les demandeurs de sexe masculin ne justifiant pas toujours leur situation vis-à-vis du Service national (carte militaire, sursis), et donc ne sont pas éligibles à ce dispositif. Le nombre de demandeurs de sexe masculin inscrits dans le type de contrat CIP destiné aux jeunes issus des centres de formation professionnelle représente près de 73% du total des inscrits dans cette formule. Par contre, pour les contrats de type CFI, ceux-là ne représentent que près de 52% de la demande enregistrée.

   

2009, l’offre augmente et la demande décroît

Pour l’année écoulée, l’agence de wilaya de l’emploi de Bouira a enregistré 21 383 demandes d’emploi dont 19 666 émanant de la gent masculine. En contrepartie, les mêmes services de l’AWEM ont reçu et collecté

6 800 offres d’emploi dont 1 414 émanant du secteur public, 3 779 du secteur privé national et 1 607 du secteur privé étranger. Ainsi, 84 placements permanents et 5 637 placements temporaires ont été effectués. Ainsi, pour la période allant du 1er janvier au 30 octobre 2009, l’AWEM a répertorié un total de 21 383 demandes d’emploi, un nombre en régression par rapport à 2008, période durant laquelle 37 061 demandeurs d’emploi avaient été enregistrés. Cette régression s’expliquerait non pas par un désintéressement des demandeurs d’emploi, mais par un retour à la normale suite à la vulgarisation du dispositif DAIP qui s’avère être destiné à une catégorie particulière. Ainsi pour la catégorie des 16- 24 ans, 4 205 demandes ont été enregistrées, 5 326 pour les 25- 29 ans, 7 292 pour les 30-35 ans, 3 319 pour les 40-49 ans et enfin 1 241 demandes pour les plus de 54 ans. En 2009, dans le cadre du DAIP et concernant les offres d’emploi reçues, on constate que la circonscription de Bouira arrive en tête avec 1 021 offres en CID, 695 offres en CIP, 719 offres en CFI. Ce qui fait un total de 2 435 offres d’emploi reçues pour le chef-lieu de wilaya. Un chiffre qui devance Sour El Ghozlane avec 1.009 offres, M’chedallah avec 849, Lakhdaria avec 696 et enfin bonne dernière Aïn Bessem avec 626 offres d’emploi, soit un total de 5.615.

 

L’AWEM de Bouira trop exiguë

Le Bureau de main-d’œuvre (BMO) anciennement appelé Onamo, dont l’activité s’exerçait jadis dans un petit bureau au niveau de la place du centre-ville (1963,1964), a vu son siège transféré dans l’actuelle enceinte de l’AWEM en 1974. Dès lors l’Onamo a cédé la place à l’agence locale de l’emploi ALEM. Les maintes évolutions que cette dernière a connues dans son schéma organisationnel ont érigé l’agence de wilaya de l’emploi de Bouira qui compte aujourd’hui cinq agences locales de l’emploi, à savoir Bouira, Lakhdaria, Aïn Bessem, Sour El Ghozlane, M’chedallah et Bordj Okhriss qui ouvrira prochainement ses portes. De l’avis du directeur de l’AWEM, Saïd Drici, l’agence devrait connaître une extension. Un aménagement horizontal et vertical. C’est toutefois ce qu’il nous a affirmé lorsque nous l’avons interrogé sur les centaines de personnes qui se pressent quotidiennement dans cet espace. Un espace qui ne permet même plus au personnel de cette institution de se mouvoir dans les couloirs pris d’assaut par les demandeurs d’emploi. Les files interminables, constatées chaque jour devant cet édifice, ne sont pas non plus pour plaire aux entrepreneurs et autres opérateurs économiques qui se rendent sur place pour offrir des emplois à l’agence. Et ils sont apparemment assez nombreux, ces organismes rechignant à faire la queue à l’extérieur de l’AWEM, qu’il vente ou qu’il neige, dans le but d’offrir leurs services aux jeunes sans emploi. En pénétrant à l’intérieur de cette agence, force est de constater qu’il faut se marcher sur les pieds pour consulter les annonces des organismes employeurs. De plus l’ALEM et l’AWEM sont regroupées dans ce petit édifice ce qui rend plus complexe la tâche pour les demandeurs d’emploi. Dans des conditions aussi précaires, on comprend aisément que les demandeurs d’emploi et les opérateurs privés ou publics réchignent à se rendre dans cette agence. 

Hafidh Be

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