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selloum village kabyle
24 septembre 2007

Les violences sexuelles contre les femmes en baisse

Selon une étude de la Gendarmerie contestée par les associations féministes
Les violences sexuelles contre les femmes en baisse

Selon une étude statistique de la Gendarmerie nationale, " un net recul des violences sexuelles contre les femmes en Algérie a été enregistré durant la période 2000-2006 ". 

Les spécialistes de la Gendarmerie ont mené cette étude en mai 2006. Elle montre une baisse de 6% de ces violences. En plus clair, l’étude a démontré que 645 victimes ont été enregistrées en 2000 contre 403 en 2005 et 380 en 2006. Toujours selon l’étude, le nombre des auteurs de ces violences a connu également, une baisse de 9% durant la même période, (938 auteurs de violences sexuelles en 2000 contre 571 en 2006).  L’étude avance le nombre de femmes violées qui est de 295 femmes victimes de viols commis par 355 hommes en 2000.

Selon les investigations de la Gendarmerie, le chiffre de viols contre les femmes a connu, lui aussi une nette régression en 2006. En effet, le nombre s'est réduit, selon l'étude, de 80 cas concernant les victimes et de 8 cas concernant les auteurs de ces crimes.

Par ailleurs, les statistiques de la Gendarmerie nationale font état de 18 victimes et 26 auteurs d'enlèvements dans le cadre de la violence sexuelle en 2006. Ces chiffres sont " nettement inférieurs " par rapport à l'année précédente où il a été enregistré 21 victimes et 42 auteurs d'enlèvements. D’autre part, l’étude s’est penchée sur tous les cas de violence que subit la femme dans son entourage. La Gendarmerie évoque le cas de l'inceste, qui a connu, selon l’étude  " une diminution d'une manière générale ". Cependant, l’étude souligne, en outre que " le crime contre un enfant, l'un des frères ou sœurs germains, consanguins ou utérins a connu une hausse alarmante de 133% entre 2005 et 2006 pour les victimes et de 325% pour les auteurs durant la même période ". 129 % de régression a été enregistrée depuis l’an 2000 jusqu’à l’année écoulée par la Gendarmerie nationale concernant " les actes contraires à la décence et les actes contre nature ". L’étude note que ces derniers sont minimes par rapport aux actes contraires à la décence qui représentent, selon la Gendarmerie          " une réelle évolution à la hausse".

Les données fournies par la Gendarmerie nationale indiquent que l'agression sexuelle touche particulièrement " les adolescentes dont l'âge est moins de 18 ans ". Ce qui démontre, selon l'étude, " la vulnérabilité de cette catégorie ". Par ailleurs, l’étude indique que la tranche d’âge variant entre 19 et 28 ans vient en deuxième position du classement. D'autre part, la principale tranche d'âge des auteurs de ces agressions sexuelles varient entre 19 et 28 ans avec " une évolution quasi constante ", suivie de loin par les 29-40 ans. Outre ses éclaircissements, l'étude indique que le nombre de personnes écrouées durant la période 2000- 2006, en raison des violences sexuelles, s'élève à 5833 dont 18,63 % pour l’année passée. L'étude révèle qu'un tiers du taux des violences sexuelles se concentrent dans la région de l'est avec 31,32%, suivie par celle de l'ouest avec un taux de 29,70%.  La région du centre vient, quant à elle, en troisième position avec 27,02%, puis celle de Ouargla avec un pourcentage de 8,72%, suivie par la région de Béchar avec un taux de 2,68 % et enfin un taux moindre au niveau de la région de Tamanrasset de 0,55%.

De leurs côtés, les associations féministes estiment que les statistiques fournies par la Gendarmerie sont loin d’être fiables. Pour SOS-Femmes en détresse,  " la violence contre les femmes est en constante évolution ", ceci dit, " les statistiques des centres d’accueil et d’écoute en disent long sur le nombre de femmes violentées ". Pour cette association, "à Batna, plus de 19 111 appels ont été reçus par le centre d’écoute en 2006 et plus de 150 réquisitions d’hébergement  enregistrées par                  la police". La même interlocutrice a estimé, par ailleurs, que " les femmes violentées préfèrent garder le silence au lieu de déposer plaintes ". D’autre part, l’association SOS-Femmes en détresse considère que " les femmes victimes de viols ne déposent pas plaintes du moment que cet acte reste tabou dans notre société ", a-t-elle soulignée, avant d’ajouter que ces mêmes femmes violées " choisissent de s’adresser aux associations ".

Mohamed Mouloudj

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