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selloum village kabyle
28 septembre 2007

Colloque sur Matoub annulé par la france !

Colloque sur Matoub annulé : la mairie de Paris abdique face au pouvoir algérien

    Nadia Matoub, veuve du barde de la chanson Kabyle nous a transmis un communiqué annonçant l’annulation par la Ville de Paris du colloque intitulé « La consécration de l’impunité comme mode de gouvernance et son incidence sur la problématique des droits humains : le cas Algérie ». Elle exprime par la même occasion son indignation et sa révolte face à ce comportement abject de la part d’une institution de la république. Prévu initialement pour mercredi 26 septembre à partir de 15 heures au salon Bertrand dans les locaux de la mairie, les locataires de l’hôtel de ville de Paris ont fait une volte-face des plus inattendue.

   Jointe au téléphone par agent municipal lui signifiant l’annulation pure et simple du colloque, pour cause de période électorale. Argument qui ne tient pas la route selon Nadia Matoub pour la simple raison que les élections municipales de 2008 se tiendront dans le courrant du mois de mars, c’est-à-dire dans 05 mois. Explication que la mairie de Paris refuse d’adresser par écrit à la principale concernée. Les raisons de cette annulation sont à chercher ailleurs, la mairie de Paris a cédé aux pressions du pouvoir algérien. L’omerta qui entoure l’affaire Matoub vient une fois de plus entraver la marche vers la vérité de la veuve du chanteur. Partie prenante de cette quête de vérité Kabyle.com rassure Nadia Matoub de son soutien indéfectible et lui témoigne son entière solidarité dans ces moments difficiles. Assa Azekka Lwennas Yella Yella. La mobilisation continue affaire à suivre. Voici le communiqué dans son intégralité.

                        Communiqué de Nadia Matoub, lundi 24 septembre 2007

                                               La Mairie de Paris annule le colloque

« La consécration de l’impunité comme mode de gouvernance et son incidence sur la problématique des droits humains : le cas Algérie » Ce lundi 24 septembre, à 18 heures, la Mairie de Paris m’a informée qu’elle annulait le colloque sur « La consécration de l’impunité comme mode de gouvernance et son incidence sur la problématique des droits humains : le cas Algérie » que j’avais pris l’initiative d’organiser et qui devait se tenir au Salon Bertrand de l’Hôtel de Ville ce mercredi 26 septembre de 15 heures à 19 heures, avec la participation d’Annie Mécili (veuve d’Ali Mécili, assassiné à Paris en 1987), Me Patrick Baudouin (président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), Me Salah Hannoun (avocat défenseur des droits humains), Me Antoine Comte (avocat d’Annie Mécili), Lucien-Samir Oulahbib (sociologue, chargé de cours en sciences politiques à Paris-10 et Lyon-3), Yalla Seddiki (responsable de l’édition de : Lounès Matoub, Mon nom est combat, La Découverte, 2003) et Malika Domrane (chanteuse).

Ce colloque devait notamment célébrer la mémoire du chanteur Lounès Matoub, assassiné en Algérie en juin 1998, et dénoncer le fait que ce crime, comme tant d’autres, demeure impuni. C’est début août que la Mairie de Paris avait accepté de mettre à ma disposition un salon de l’Hôtel de Ville pour tenir ce colloque, comme elle le fait habituellement pour bien d’autres initiatives du même type. Aujourd’hui, à l’avant-veille de la réunion, ses représentants m’ont informé oralement que celle-ci ne pouvait finalement se tenir, au motif que l’Hôtel de Ville « ne pouvait accueillir de réunion politique pendant la campagne électorale des municipales de 2008 » ! Ce qu’ils ont refusé de me confirmer par écrit.

Alors que ce prétexte me semble invraisemblable (la campagne électorale n’est pas ouverte), il m’est difficile de voir dans cette annulation in extremis autre chose que le fruit de pressions auxquelles aurait cédé la Mairie de Paris. Ces pressions ne peuvent venir que des autorités algériennes, qui ne supportent pas à l’évidence que se fassent entendre à Paris les voix de ceux qui se battent contre l’impunité en Algérie et pour la vérité sur tous les crimes commis depuis quinze ans dans notre pays, quels qu’en soient les auteurs. Je suis extrêmement choquée que la « loi du silence » sur ces crimes, imposée par les ordonnances algériennes de « réconciliation nationale » adoptées en février 2006, semble désormais devoir s’appliquer sur le territoire français.

Il me reste à témoigner de ma tristesse auprès des très nombreuses personnes qui s’étaient inscrites à ce colloque et à leur dire que je ferai tout pour l’organiser à nouveau, dans les meilleurs délais.

Nadia Matoub le 24/09/2007

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