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selloum village kabyle
20 octobre 2007

Divergences après la rencontre chef du gouvernement-FFS

Divergences après la rencontre chef du gouvernement-FFS

Zerhouni désavoue Belkhadem

Les réponses du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales aux griefs du FFS n’auraient peut-être prêté qu’au commentaire qui s’inscrit tout naturellement dans le prolongement d’une guerre ouverte entre une administration “pointilleuse” et un parti réputé réfractaire à un certain “conformisme”.

Ceci si l’on vient, bien sûr, à mettre entre parenthèses l’épisode de l’audience accordée par le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, mercredi dernier, au premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. Car la teneur des discussions entre le chef de l’Exécutif et Karim Tabbou, du moins telle que rapportée par ce dernier, donne un éclairage particulier à la sortie médiatique du département de Yazid Zerhouni. En effet, au-delà de la pertinence du démenti officiel du ministère de l’Intérieur aux accusations du FFS, c’est le “timing” qui prête à équivoque dès lors qu’il ressemble à s’y méprendre à un “désaveu” du Chef du gouvernement par son ministre de l’Intérieur. Du moins, c’est ce que laisse supposer la conférence de presse, tenue mercredi au siège du FFS par Karim Tabbou qui rendait compte à l’opinion de l’audience que lui a accordée Abdelaziz Belkhadem. Selon le premier secrétaire du FFS, le Chef du gouvernement a pris l’engagement de répondre aux préoccupations de la direction de son parti. Dans cette même veine, Karim Tabbou déclarait que “nous avons pour notre part donné des preuves sur ce que nous dénonçons. Le Chef du gouvernement a alors promis de saisir les services du ministère de l’Intérieur et d’essayer de remédier à la situation”.
À moins d’un démenti officiel du chef de l’Exécutif, des propos qui lui ont été attribués par Karim Tabbou, on peut supposer en toute vraisemblance que les services du ministère de l’Intérieur ont opposé à Abdelaziz Belkhadem une “fin de non-recevoir”. Et c’est à travers un communiqué que ces mêmes services qualifient “infondées et déplacées” les assertions du FFS relatives à “de prétendus manquements” constatés au niveau des services habilités de certaines wilayas. Et là l’on peut s’interroger : si le Chef du gouvernement, comme il l’a promis au premier secrétaire du FFS, avait saisi les services du ministère de l’Intérieur dans l’intention de remédier à la situation, en toute logique, ces mêmes services devaient réserver leurs réponses à Abdelaziz Belkhadem. Ne serait-ce que pour lui expliquer que, étant dit que “la loi demeure l'unique référence (...) et prévoit les procédures de recours pouvant être intentées auprès des juridictions compétentes”, ils ne pouvaient accéder à sa demande. Et c’est donc au Chef du gouvernement de juger de l’opportunité de signifier au parti FFS que ses accusations étaient non fondées en donnant crédit aux arguments présentés par le ministère.
De ce fait, il aura peut-être tenu son engagement qui consistait, faut-il le préciser, à “tenter de remédier” à la situation. Une situation où le ministère aurait la loi de son côté. Ce qui est du reste très concevable dans une république qui fait valoir cette nécessité de mettre “la loi au-dessus de tous”.
Comme serait concevable dans ce cas précis l’incapacité de Abdelaziz Belkhadem, fût-il Chef du gouvernement, de “transgresser la loi”. Sauf qu’un tel tableau très séduisant pour “l’État de droit” est lamentablement gâché par un élément qui n’a pris tout son sens qu’à la suite du communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
En effet, le premier secrétaire du FFS déclarait, lors de sa conférence de presse, que le Chef du gouvernement “nous a montré un document fourni par le ministère de l’Intérieur qui donnait des éléments d’information sur les cas posés”. Ce qui laisse supposer qu’en recevant Karim Tabbou, Abdelaziz Belkhadem connaissait déjà les éclaircissements rendus publics par le département de Zerhouni le lendemain de l’audience qu’il a accordée à ce responsable de parti. Mais alors, sachant cela, pourquoi le chef de l’Exécutif avait donné sa promesse de tenter de remédier à la situation ? À moins que le ministère de l’Intérieur ait formulé au Chef du gouvernement, avant l’audience qu’il a accordée au FFS, un argumentaire autre que celui contenu dans le communiqué rendu public. Dans cette optique, est-ce à dire que les premières réponses du département de Zerhouni s’adressaient au Chef du gouvernement, alors que ce que l’on pourrait considérer comme un “désaveu” s’adressait plutôt à Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale ( FLN).
La double casquette de Abdelaziz Belkhadem lui aura fait jouer peut-être le mauvais rôle de “juge et partie”, plus particulièrement dans un contexte où le paysage politique est dominé par une atmosphère d’élection où le parti, dont le Chef du gouvernement préside aux destinées, est pleinement engagé. Pour s’en convaincre, imaginons un instant le scénario qui voudrait que ce soit le FLN qui accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir injustement retiré des listes de ses candidats aux élections du 29 novembre 2007. Quelle aurait été l’attitude de Abdelaziz Belkhadem ? Et quelle aurait été celle du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ?  On s’interroge.

Zahir Benmostepha

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