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selloum village kabyle
3 décembre 2007

“La Kabylie est l’une des locomotives de la démocratie”

Echos recueillis suite aux résultats des précédentes élections locales
“La Kabylie est l’une des locomotives de la démocratie”

Suite aux résultats des élections locales de jeudi dernier, en Kabylie, sujets à plusieurs lectures et commentaires, après le net recul des deux partis traditionnels (le FFS et le RCD) et la percée relative du FLN dans la région, nous avons pensé à recueillir les avis et échos de certaines personnalités influentes locales, des hommes politiques et de la société civile.

“Le taux de participation enregistré dans les grandes villes n’est pas important; la faible participation de la population est la preuve qu’il y a une rupture de confiance entre le pouvoir et les populations”, nous dira d’emblée Ali Yehya Abdenour concernant les résultats de l’élection municipale de jeudi dernier d’une manière générale. S’interrogeant : “ Quelle peut être la crédibilité d’une élection où l’on vote à moins de 50% ? Il répond que       “ l’élection qui a eu lieu dans un climat de contraintes est toujours à récuser (...) l’administration a imposé ses clichés, les partis politiques se sont inclinés. Ce qui  pose problème, c’est que le ministre de l’intérieur a tous les droits au dessous de la loi et fait la loi”, et d’ajouter qu’ “il y a eu un fort taux d’abstention, je ne comprends pas le fait qu’on annonce une victoire, c’est l’intérêt des administrés qui prime et non l’intérêt politique, ce déroulement des élections, à l’amont et pendant, est contesté par les partis politiques dont le FFS et le RCD.”   

Concernant les résultats en Kabylie, Ali Yehya Abdenour nous dira que “la sensibilité des Algériens est extrême à l’égard de deux questions, à savoir l’authentique politique de décentralisation et une démocratisation de la vie politique et sociale. La Kabylie est l’une des locomotives de la démocratie du pays, c’est pourquoi le pouvoir local va revenir aux démocrates qui seraient mieux à même de porter l’espérance de la population  car elle se reconnaît en eux.” Et d’enchaîner qu’ “ à son investiture, le ministre de l’Intérieur, en 1990, a prévu de réviser les codes communal et de wilaya. Voilà huit ans, il n’a pas  fait cela, le élus aux APC n’ont aucun pouvoir de par le code communal, c’est moins qu’un fonctionnaire.”

Par ailleurs, notre interlocuteur a ajouté que “la Kabylie peut constituer le laboratoire de la décentralisation, les collectivités locales et régionales sont exsangues et asservies, c’est pourquoi les gens ne votent pas.”

Se voulant clair et explicite, l’orateur a déclaré: “ L’aptitude qui est devenu le véhicule de la tyrannie bureaucratique et centralisatrice doit obliger les mairies à se libérer de sa pesante tutelle et à prendre en main communes.

La vraie libération des collectivites locales est dans le transfert des ressources pour reprondre à leur besoins. à ce titre, il faut programmer les moyens financiers, matériels, humains et techniques à allouer aux collectivités locales: l’école, l’emploi, le logement, ces trois mots à eux seuls, évoquent les besoins les plus urgents de la wilaya.”

Amara Benyounès a, quant à lui, estimé que le taux de participation enregistré lors de ces élections est insignifiant devant le taux d’abstention qui est, lui, élevé si l’on considère l’importance que revêt le scrutin de

En outre, “les bulletins nuls dépassent les 10%, c’est une véritable troisième force politique,” dira-t-il.         “ Ce qui fera que beaucoup d’APC se retrouveront bloquées, faute de majorité consistante.

Ainsi, les élus seront dans l’obligation de faire des alliances”, argumentera l’orateur. Sagissant de la Kabylie, l’orateur nous dira que “les habitants de la Kabylie ont rejeté toute la classe politique, en particulier les deux partis traditionnels” et d’ajouter dans le même ordre d’idée : “Nous, les militants du MCB et ceux issus d’Avril 80 sommes interpellés d’une manière forte. ”

En s’interrogeant comment les habitants de la région ont réintroduit d’une manière démocratique le FLN Et de répondre que “les citoyens sont lassés par les partis traditionnels, le FFS et le RCD, et il n’y a pas d’émergence d’une force démocratique capable de capter l’électorat démocratique en Kabylie”.

Par ailleurs, maître Mokrane Aït Larbi, a été précis et concis dans ses propos. “ Le FFS et le RCD ont obtenu le même score, Le FLN a effectivement, gagné du terrain en Kabylie (...) on peut penser que malgré l’alternance, des deux partis ( FFS et RCD) aux APC, cela ne veut pas dire que le FLN fera mieux” et pour l’illustration, il ajoutera : “Lors des précédentes inondations de novembre dernier, à Béjaïa et à Tizi-Ouzou, il y a eu 5 ou 6 morts, on n’a pas vu les élus, sur le terrain aux côtés des populations. Alors qu’ailleurs, (en France) a occupé le terrain  trois jours suite à un accident de la circulation qui entraîné la mort de deux adolescents. Chez nous, on ne voit les élus que la veille des élections.” Concernant la démission du SG du FFS annoncée hier, l’orateur nous a déclaré “je dois quand même dire que le SG du FFS a assumé ses responsabilités après avoir constaté l’échec.”

“Ce n’est pas toujours le cas au sein des partis politique.” ajoutera-t-il “les partis politiques qui n’arrivent pas à obtenir 5% des suffrages doivent faire le constat d’échec et tirer les conclusions qui s’imposent,” conclura notre interlocuteur.

Enfin, Beza Benmansour du Mouvement citoyen ( aile dialoguiste de Béjaïa) a dit que “ l’élection a montré qu’il n, y’a pas de partis qui domine dans la région de la Kabylie... L’élection de jeudi dernier a sonné l’heure des bilans’’. Par ailleurs, il a déploré le fait que la campagne électorale ait dérapé parfois,” on a entendu des invectives, le tribalisme s’est exprimé par endroits. C’est ce qui a causé l’effritement des voix.” Malheureusement l’élite n’a pas condamné cela, c’est ce qui est dangereux pour la Kabylie”  ajoutera-t-il.

Ahmed Kessi

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