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selloum village kabyle
4 décembre 2007

“Violence contre les femmes”

“Violence contre les femmes”
Un documentaire de Sid-Ali Mazif

Le court métrage, La violence contre les femmes du cinéaste Sid-Ali Mazif a été projeté hier dans les salles de cinéma  d’Alger. 

Ce film documentaire de 60 minutes témoigne des diverses épreuves et difficultés que la femme algérienne endure, quelle que soit sa place dans la société. Ce film rapporte, à travers des témoignages de femmes victimes de la violence, la mal-vie dans laquelle elles vivent et parle, essentiellement, des conséquences de la violence comme phénomène social.

Le début du film est illustré d’images douloureuses qui sensibilisent et incitent les assistants à commenter ces faits dans la salle, en particulier des pensionnaires du Centre des femmes en  détresse El-Yasmine de Bou Ismaïl.

De grands plans sur des hématomes, plaies, fractures et ecchymoses, accompagnés de voix féminines tremblantes et souffrantes racontant l'origine de ces blessures ont, en effet, marqué le public. La violence contre les femmes,  informe sur l'histoire de Hassina, Kheira et Assia ainsi que plusieurs d’autres victimes, venues de différentes régions d’Algérie ainsi que celle qui sont issues de catégories sociales défavorisées qui vivent dans la même situation dont l’âge est entre 20 et 58 ans. 

Celles-ci sont également, en dépit de la différence d’âge, soumises au comportement de leur entourage qui ont fait d'elles des "victimes refoulées", en raison des tabous.  Une partie de cette production, qui s'inscrit dans le cadre de la manifestation

"Alger, capitale de la culture arabe 2007", était réservée à des spécialistes en la matière, représentés par des sociologues, des avocats, des médecins légistes, des responsables d'associations et des membres de la Sûreté nationale. Les témoignages de ces femmes ont fait comprendre que la violence contre cette gent est un phénomène qui atteint toute une société. Lettrées, nées dans un milieu rural ou citadin, actives ou femmes au foyer.

Il a été signalé, lors de la projection que 1 879 cas de violences contre les femmes ont été enregistrés durant le premier trimestre de l'année 2007, alors qu'en 2006, plus de 8 000 femmes avaient subi toutes sortes de violences. 

A la fin de la projection Sid-Ali Mazif a parlé des points qui ont failli handicaper la réalisation pour convaincre ces femmes à être filmée et témoigner leurs souffrances.

Le réalisateur a salué, à l’occasion ces femmes courageuses qui ont accepté de révéler leurs drames aux objectifs des caméras à visage découvert en brisant le mur du silence et les tabous.  Sid-Ali Mazif a annoncé que ce documentaire représente, à la fois, un moyen et une façon de mettre en exergue "une partie de la réalité que vit la société algérienne et de tenter de comprendre pourquoi certains hommes sont violents contre les femmes dans notre société". La violence contre les femmes, est loin d'être anodine et engendre "la dislocation familiale qui est, à son tour, source d'autres fléaux sociaux, comme la délinquance juvénile, la drogue, la prostitution, les enfants de la rue et les fugues ",  a-t-il ajouté.

Il a également souligné, dans ce contexte, que son œuvre, "essaye de parler de cette violence d'une manière objective en cassant les tabous", déplorant que la majorité des femmes qui subissent ces violences "n'osent pas parler de leur souffrance ou de déposer une plainte auprès des services de sécurité".

Le but espéré par cette production est "de tirer la sonnette d'alarme et dénoncer la violence subie par les femmes en Algérie", a ajouté Mazif, expliquant qu'"il s'agit d'une situation anormale".

Le réalisateur dira que ce fléau  "n'est pas un phénomène propre à l'Algérie", et estime qu’il est nécessaire que "cette violence cesse". Ce que subit cette gent représente, selon lui un sérieux obstacle entre les individus au sein la cellule familiale mais aussi  au sein de toute une société.

Le film de Sid-Ali Mazif n’est qu’un aperçu sur la réalité amère qu’endure, psychologiquement et physiquement, beaucoup de femmes en Algérie.

Fazila Boulahbal

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