Première sortie de la nouvelle APW de Bouira

Première sortie de la nouvelle APW de BouiraPeu importe la couleur du chat…

Les premières minutes de la première séance de la nouvelle APW tenue avant-hier avaient les allures du premier round d’un match de boxe où les deux adversaires se découvrent, se  toisent et se mesurent sans vraiment se porter de coups. 

Après de légères algarades qui auraient permis à quelques élus, notamment ceux de la structure d’Ouyahia, de faire entendre leur ‘’voix oppositionniste’’ et, pour ainsi dire, signifier d’emblée leur ‘’orientation’’, la première plénière sera  rapidement  rattrapée par une plus grande pondération. Pondération qui sera cependant sporadiquement perturbée par des interventions anachroniques, à l’image de celle de cet inamovible élu qui revient, encore une fois, avec ses sempiternelles leçons de grammaire arabe. Cela dit, depuis son perchoir, Abdelkader Gaci, le nouveau président de l’Apw, saura  ‘’tracter’’ ses co-élus  à l’intérieur de l’ordre du jour.

L’assemblée finira par installer les traditionnelles commissions et, une première, une nouvelle commission d’inspection  chargée d’inspecter sur le terrain de la réalité et de rendre compte de l’état des lieux de tel ou tel projet. Il sera aussi procédé à la désignation des quatre adjoints, dont deux détachables, du président de l’Apw. Cet événement créera des fluctuations dans les rangs du FNA. S’agissant de l’élection des présidents de commission, trois élus du parti de Moussa Touati n’auraient pas suivi les consignes de leur chef. Le porte-parole de leur groupe lira une déclaration  où il affirme le retrait de la couverture politique aux trois élus en question, avant d’annoncer son retrait des travaux de la séance.

Au-delà de ces incidents sans grande importance, et surtout des considérations partisanes, il convient de souligner que la composante humaine de la nouvelle assemblée de wilaya incarne des potentialités à même de mettre au plus vite Bouira sur les rails du développement. On retrouvra, à titre indicatif,  cette potentialité chez un élu du RND et non moins directeur de l’Agence foncière qui, sans démagogie, développera un discours limpide à propos du foncier.  Quant au président de l’Apw, on ne peut s’empêcher de se frotter les yeux pour s’assurer si réellement on est en face d’un militant du FLN. L’homme, et c’est le moins que loin puisse dire, semble sortir du lot des militants formatés au service du chef du moment et mus par les seules considérations inhérentes au koursi. Jamais un discours aussi limpide que réaliste n’a été entendu de la bouche de ses camarades prédécesseurs. Sans démagogie, sans " inama yadoulou âla chai, ya oulou âala "pour sa première sortie, Abdelkader Gaci mettra le doigt sur ce qui ne va pas et, surtout, esquisser le comment y remédier. Lors d’un point de presse qu’il organisera à la fin des travaux de la session, il nous fera comprendre qu’il n’est pas là pour parler mais pour travailler. Il laissera entendre  aussi qu’à son niveau de responsabilité, les interférences politico-partisanes n’ont aucun intérêt, sinon celui de tourner en rond, pendant que le citoyen attend toujours le développement. " Je ne fais pas de politique, je suis là pour travailler ", résume-t-il. Accordons donc le bénéfice du doute à cette assemblée hétéroclite qui ne semble être motivée que par le souci de faire avancer les choses sur le terrain du développement. Quant aux couleurs politiques, peu importe la couleur du chat, pourvu que… 

T.Ould amar