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selloum village kabyle
27 décembre 2007

Cinquantenaire de l’assassinat de Abane Ramdane

                                  Cinquantenaire de l’assassinat de Abane Ramdane

                                                      Quand l’Etat couvre le crime

Sa mort continue de soulever une foultitude d’interrogations. La famille Abane affirme que ses bourreaux sont bien les trois « B », Ben Tobbal, Belkacem et Boussouf.

Cinquante ans se sont écoulés depuis l’assassinat de l’architecte du Congrès de la Soummam et de la Révolution, Abane Ramdane, sans que la vérité n’éclate au grand jour. Attiré dans un guet-apens, Abane a été tué le 27 décembre 1957 dans une ferme proche de la ville marocaine de Tétouan. Son corps, disparu, est symboliquement rapatrié en Algérie, en 1984, pour être « inhumé » au carré des martyrs du cimetière d’El Alia, à Alger. Sa mort continue de soulever une foultitude d’interrogations. Si aucun aveu officiel n’a été fait sur les circonstances de la disparition tragique de cet élitiste de la Révolution, la famille Abane s’est montrée, à maintes reprises, affirmative que ses bourreaux sont bien « Ben Tobbal, Belkacem et Boussouf ». La veuve Abane avait déclaré, plusieurs fois dans la presse, que son mari avait bel et bien été éliminé par ces trois B : « Boussouf était franc, il savait qu’il allait le tuer. Les autres faisaient semblant de ne pas le savoir. Ils souffraient d’un grand complexe d’infériorité par rapport à Abane. » « Tout le monde sait qu’il a été exécuté au Maroc. Ferhat Abbas, Boumendjel et Ben Khedda l’avaient prévenu en lui disant : "Ils vont te faire un mauvais coup." Quand ils ont décidé de le liquider, ils l’ont appelé au Maroc. Il était accompagné de loin par Krim Belkacem et Mahmoud Cherif. D’après les différents témoignages, Boussouf les a mis devant le fait accompli. Il leur a expliqué qu’il ne pouvait pas mettre Abane en prison parce que c’était dangereux. Il valait mieux l’exécuter. D’après certains témoignages, Abdelhafid Boussouf a étranglé Abane Ramdane de ses propres mains », avait-elle encore souligné dans un entretien accordé à Liberté. Mais rien n’a été fait pour faire la lumière sur les conditions de sa disparition et les commanditaires de son assassinat. Officiellement, Abane Ramdane est mort au champ d’honneur. Né le 10 juin 1920 à Azouza dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Abane a pu décrocher son baccalauréat avec mention bien en 1941 au lycée Duveyrier de Blida. Sa prise de conscience politique a commencé pendant la Seconde Guerre mondiale, où il a été mobilisé avec le grade de sous-officier, dans un régiment de tirailleurs algériens stationné à Blida. Il commença son parcours politique et de militantisme pour la cause nationale au sein du Parti du peuple algérien (PPA). Son appel du 1er avril 1955 à l’union et à l’engagement du peuple algérien signa l’acte de naissance d’un véritable Front de libération et son émergence en tant que mouvement national. Il y affirma son credo unitaire, « la libération de l’Algérie sera l’œuvre de tous », qu’il n’aura de cesse que de mettre en œuvre. Grâce à son intelligence et à sa lucidité, Abane a vite eu une grande influence dans la direction du FLN, installée à Alger. Il consacra son énergie à organiser et à rationaliser la lutte et à rassembler toutes les forces politiques algériennes au sein du FLN pour donner à la Révolution du 1er Novembre 1954 la dimension d’un grand mouvement de résistance nationale.

M. A. O. 

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