Comment faire face à l’hiver ?

AghbalouComment faire face à l’hiver ?

Les années se suivent et se ressemblent, c’est en tout cas le constat de nombreux citoyens résidant dans le village de Takerboust et qui sont confrontés chaque premier de l’an à des pannes électriques inexpliquées.

Pour rappel, le passage à l’année 2007 s’était effectué aux chandelles, non pas par nostalgie du bon vieux temps, et encore moins par romantisme, mais tout simplement à cause d’une panne électrique qui avait plongé la localité dans le black out. Cette année encore une large majorité des habitants du village de Takerboust ont réveillonné aux lueurs de bougies à cause d’une énième panne sur le réseau électrique. Selon des informations émanant de Sonelgaz, la consommation électrique serait excessive dans le village. A comprendre par là qu’en cette période hivernale, les chauffages et autres radiateurs électriques devraient être bannis des foyers pour éviter une surcharge électrique qui entraînerait une rupture en énergie. Pourtant, en l’absence du gaz de ville, on se demande par quels moyens les habitants de Takerboust peuvent se chauffer. La bonbonne de gaz butane, qui coûte 200 DA, est certes un moyen idéal pour éviter le froid glacial qui sévit sur la région, laquelle dépasse les 1000 mètres d’altitude, mais là encore un hic et pas des moindres. La bonbonne de gaz est souvent remplie d’eau. De ce fait, à peine deux heures après l’avoir placé sur un chauffage, il faut changer la bonbonne de gaz déjà vide. Le centre d’enfûtage d’où sortent ces bonbonnes est unanimement désigné comme responsable de cet état de fait. Il reste une autre solution : l’acquisition de noyaux d’olives triturés qui sont acheminés des différentes huileries de la région. Un excellent combustible mais qui de l’avis de nombreuses personnes est extrêmement toxique. Ainsi, ne pouvant utiliser des résistances électriques, plus l’absence de gaz de ville à cause des bonbonnes de gaz à moitié inutilisable et la toxicité des noyaux d’olives triturés, quelle est la solution pour chauffer les foyers des villageois ? Une question à laquelle de nombreux citoyens ont trouvé une réponse plutôt radicale, l’abattage illicite d’arbres forestiers. “Couper du bois en pleine forêt pour pouvoir se chauffer est un acte répréhensible. Mais que faire alors ? Devrions nous laisser nos enfants mourir de froid pour faire plaisir aux pouvoirs publics qui nous négligent ?” révèle un père de famille qui n’a pas trouvé d’autres alternatives pour surmonter ce problème. La déforestation risque à plus ou moins court terme de fragiliser l’écosystème de la région et d’accentuer l’érosion des sols. Cependant, cela est un autre problème qui ne figure pas à l’ordre du jour car la préoccupation majeure des citoyens de Takerboust est d’éviter de tomber malade à cause du froid.

B. D. B.