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11 janvier 2009

Célébration de Yennayer 2959

Célébration de Yennayer 2959
Aseggas ameggaz…

 

Le 12 janvier du calendrier universel de chaque année, plusieurs régions du Grand Maghreb célèbrent le Nouvel An amazigh dit Yennayer, et ce depuis des millénaires.

A bien analyser le calendrier julien, celui-ci présente des similitudes frappantes avec le nôtre et qui ne peuvent être attribuées au fait du hasard. Selon certains chercheurs, il s’agirait du calendrier romain qui commença à partir de Numa Pompilius, deuxième roi légendaire de Rome vers 715- 672 avant. JC. Il fut, par la suite, adopté par les Imazighen à travers toute la Berbérie à partir de 950 avant JC., à la suite des différents brassages belliqueux entre les deux peuples et en souvenir d’une victoire militaire d’un roi libyque sur les Pharaons. Ce calendrier comprenait alors douze (12) mois lunaires.

Les douze (12) jours de  retard accusé par le calendrier amazigh par rapport au calendrier grégorien d’aujourd’hui s’explique par le fait qu’en l’an 708 de Rome de Jules César (Caisus Julius César), homme d’Etat romain (101-44 avant JC) voulut mettre le calendrier romain en accord avec le cours du soleil. Celui-ci est fondé sur une année de 365 jours et quart. C’est ainsi que naquit le calendrier julien qui subsista jusqu’au XVIème siècle. Il admettait alors trois (3) années communes de 365 jours, suivies d’une année bissextile (année de 366 jours où toute année dont le chiffre correspondant est divisible par 4. Exemple : 1960, 2008…par opposition à une année séculaire)  qui comprenait un jour supplémentaire au mois de février.  La légende amazighe attribue ce jour supplémentaire au mois de janvier qui l’aurait emprunté au mois de février. Cette journée est nommée à juste titre arettal n’taghadt ou le prêt de la chèvre.  La légende rapporte l’histoire de la chèvre qui se serait moquée  de janvier et l’aurait nargué à la fin de sa dernière journée, c'est-à-dire le 30, en lui faisant remarquer qu’il était parti de façon anonyme et banale sans froid ni neige abondante comme il était censé le faire. Elle lui aurait dit : «Tezz deg tit-ik a ammi yennayer !»  Touché dans son amour-propre, le mois de janvier a décidé de punir l’insolent caprin. Il était allé voir février et lui aurait emprunté une journée supplémentaire qu’il programma à dessein pluvieuse et neigeuse à souhait et qui a eu effectivement raison de la ténacité de la pauvre chèvre. Celle-ci mourut de froid et de faim le lendemain.  Pour revenir au calendrier julien, il était resté le même et la différence d’un jour signalée précédemment atteignit au cours des siècles dix (10) jours en 1782. C’est alors que Grégoire XIII, pape de 1572 à 1585, ordonna, pour rattraper ce retard, que jeudi 4 octobre 1582 fût immédiatement suivi du vendredi 15 octobre 1582, puis il supprima les bissextiles séculaires (c’est-à-dire les années dont les deux premiers chiffres sont divisibles par quatre. Ex.1200, 1600) sauf celles dont le millésime est divisible par 400, créant ainsi le calendrier grégorien (relatif à Grégoire) en vigueur aujourd’hui. Cependant, selon les spécialistes en la matière, subsiste encore une petite erreur d’un jour sur… 3 000 ans. A l’heure actuelle, ce calendrier dit universel est en avance de 12 jours sur le calendrier julien adopté par Imazighen. Voila pourquoi nous fêtons notre Nouvel An en retard. En dépit de son adoption, Imazighen ont su l’adapter à leur réalité en lui intégrant le cycle agraire.

Djamal Arezki

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