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selloum village kabyle
2 décembre 2007

Karim Tabou démissionne de la tête du FFS

48 heures après les résultats des élections locales
Karim Tabou démissionne de la tête du FFS

A peine deux jours après la tenue des élections locales et avec les résultats que l’on connait, voici que sonne l’heure des démissions au sein du parti de Hocine Ait Ahmed.

Ainsi, et lors d’un point de presse tenu à Alger, Karim Tabou, son premier secrétaire, a décidé de jeter l’éponge et de « remettre son mandat au président du parti », lit-on dans une déclaration rendue publique à cette occasion.

Après les traditionnelles attaques acerbes contre le pouvoir et le système politique, Karim Tabou estime que « depuis l’indépendance, nous ne sommes ni dans un Etat constitutionnel, ni dans un Etat démocratique. L’autorité de l’Etat s’est construite contre le droit, contre la liberté et contre les partis politiques. La négation du politique constitue l’essence du régime ».

Par ailleurs, Tabou ajouté que, « le suffrage universel n’existe pas en tant qu’expression démocratique des aspirations et intérêts du peuple et des citoyens ». La seule raison d’être des élections, toujours selon Tabou,  « est de donner un semblant de légitimité aux gens du pouvoir et à leurs clientèles », et en conséquence, « habiller de fausse légalité toutes formes d’oppressions, d’injustices et d’arbitraires ».

La participation du FFS aux élections n’est pas passée inaperçue dans la déclaration de Karim Tabou. Il a souligné que, pour un impératif légal et administratif imposant aux partis politiques « de participer aux élections et un seuil électoral comme conditions nécessaires et indispensables à une existence légale ».  Et sur le plan politique, Tabou a estimé que, c’est manière de           « résister à l’extinction subtile et programmée de toute vie publique en encourageant l’expression politique de revendications de la population », et d’ajouter que, même dans un contexte fermé où « le pouvoir tente de tout figer ; la population bouge, revendique, se révolte, manifeste. Notre devoir est de partager et d’accompagner le mouvement de la société ».             

Justifiant, encore la participation du vieux parti de l’opposition  au scrutin du 29 novembre, le rédacteur de la déclaration a ajouté que, le FFS n’a, à aucun moment perdu de vue le fait constant que, « l’Etat d’urgence organise des élections truquées, dévoie le suffrage universel et ne vise que la validation des représentations du pouvoir ».

Abordant les raisons de sa démission du Secrétariat national du FFS, Karim Tabou dira qu’en sa qualité de premier secrétaire du parti, « j’ai eu à organiser des échéances décisives pour sa formation ». Le dauphin de Ait Ahmed a, tout en indiquant, qu’il s’est engagé à mettre en œuvre les résolutions du quatrième congrès et en assumant ses responsabilités dans la prise de décisions par le parti, a annoncé la convocation du conseil national du parti à une session extraordinaire pour l’évaluation des élections et sur le plan personnel « je remets mon mandat au président du parti ». Par cette décision de jeter l’éponge, Karim Tabou souhaite faire acte de “responsabilité, de transparence, de pédagogie politique et de respect envers les militantes et les militants », a-t-il estimé.

En outre, Karim Tabou a indiqué qu’il n’y a pas de crise au sein du FFS et « aucune pression n’est exercée sur lui pour démissionner ». Il soulignera, par ailleurs, que si Ait Ahmed le reconduit à son poste de premier secrétaire, il acceptera. Enfin, Tabou a relevé que son geste est un devoir de vérité, d’éthique et une manière d’instaurer de nouvelles mœurs politiques.

En un mot, Karim a véritablement cassé un …Tabou.

M. Mouloudj

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