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selloum village kabyle
23 décembre 2007

« laisser les lois naturelles de la société se développer »

Hocine Abdellaoui, chef du département sociologie et Farid Merhoum de l’université d’Oran, ont bien voulu répondre à nos questions
Hocine Abdellaoui : « laisser les lois naturelles de la société se développer »

DDK : L’idée du colloque, d’où est-ce qu’elle a émané ? 

Hocine Abdellaoui : L’année passée, après le 4e colloque sur le lien social en Algérie, on s’est posé plusieurs questions ; la conclusion était : les liens sociaux en Algérie, même s’ils existent toujours, sont dans une situation lâche ; Ils vivent une sorte de disfonctionnement. C’est pourquoi on s’est posé la question quelles sont les approches qu’on peut aborder pour décortiquer les causes de cet état. De ce constat,  on a beaucoup de difficultés et si l’explication qu’on donne reste le rapport entre l’Etat et la société ; Peut-etre il y a-t-il une autre piste à explorer concernant la société.

Comment voyez-vous la thématique de la société civile et de la citoyenneté depuis les événements de 1988 ?

On a essayé de creuser l’idée pour élaborer une problématique pour le colloque. On s’est rendu compte que lorsqu’on lit la presse et certains écrits d’universitaires, on se pose la question de la société civile comme expression de la société algérienne après 1988. Chaque société a sa propre société civile, il n’y a pas de modèle  comme la pensée occidentale et la pensée politique le suggère. D’ailleurs, la société civile c’est le passage de la société féodale à la société moderne. Parce que si l’on part de ce principe, on arrive à la négation de la société civile, dans la mesure où l’évolution vers la démocratisation, la modernité tarde à venir en Algérie où elle est en situation de dysfonctionnement. On s’est dit qu’on fera une étude empirique pour voir est-ce qu’il y a effectivement une existence réelle des composantes de la société civile telles qu’elles sont définies ; à savoir les ONG, les associations et même les organisations traditionnelles comme Thajmaath. On a voulu ouvrir des interrogations pour voir dans quelles mesures les travaux des sociologues et autres spécialistes des sciences sociales apportent des solutions. Et à la fin, on pourra dire quel type de société civile est en-train de se faire en Algérie ? Ou bien, est ce que pour le moment on a une société civile ?  Elle est plutôt « fabriquée »,  le prolongement de l’Etat.

Quelle est l’approche choisie pour aborder la problématique du colloque ?

On a voulu faire le diagnostic des composantes de la société civile sans entrer dans les débats théoriques. La société civile a des difficultés à émerger et parfois elle prend la forme vécue des associations, qui sont dans la plupart du temps en rapport particulier avec l’état. Donc, trois éléments du thème sont importants : Socialisation, apprentissage de la citoyenneté et son évolution , l’existence de la société civile est déterminée entre autres par son  niveau économique, autrement dit, l’expression de la société civile est déterminée par la satisfaction des ses besoins socio-économiques et vice vers ça. Voila les thèmes proposés à nos collègues pour qu’ils nous apportent des propositions et des contributions. Nombre d’éléments proposés, relatifs à la société civile et l’Etat, n’ont pas eu beaucoup de réponses et de propositions, alors que c’est un thème très important, ainsi que celui de l’évolution de la société algérienne avec le phénomène de la mondialisation.

Qu’en est-il des ateliers ?

On a voulu répartir la réflexion en fonction de la spécificité du thème lui-même lorsqu il s’agit d’une discussion d’ordre général, on a organisé les travaux en plénière. Lorsqu’il s’agit d’un problème spécifié et ciblé, on a organisé cela en ateliers pour donner plus de temps aux chercheurs pour débattre. Les ateliers au nombre de six concernent la socialisation, la citoyenneté et les problèmes des associations.

 

Quelles sont les recommandations du colloque ?

On a deux types de recommandations. Le premier type d’ordre scientifique. Des thèmes de recherches seront proposés à nos étudiants pour qu’ils puissent travailler dessus, en particulier l’aspect spécifique de la société civile et son universalité.

Et puis, le deuxième type, en tant qu’universitaires, ce qu’on attend des décideurs qu’ils fassent pour qu’il puissent tenir compte de nos travaux, mais en même temps de réfléchir sérieusement à laisser le développement de la société se faire et non pas en fonction de certaines prérogatives d’ordre politique, mais plutôt, laisser les lois naturelles de la société se développer et apporter les moyens qui permettent à cette évolution d’arriver à une société moderne.

Propos recueillis par : A. K

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