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selloum village kabyle
23 décembre 2007

Le phénomène de la pauvreté en Algérie

Le phénomène de la pauvreté en Algérie
Pauvre richesse

Une multitude de formules, les unes plus plaisantes que les autres, ont été imaginées et lancées à la cantonade par des faiseurs d’opinion et même par des officiels aux logos bien inspirés pour caractériser l’état socioéconomique du pays et le degré de développement humain des populations algériennes par rapport aux potentialités de notre territoire. La dernière image est celle mise en circulation par l’ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, où il déclare sèchement que l’Algérie “importe de la pauvreté’’. On a eu, par le passé, à entendre d’autres métaphores du genre : “les Algériens sont des pauvres vivant dans un pays riche’’. Un autre prisme, celui de l’ancien grand argentier du pays, Abdellatif Benachenhou, a fait sortir une envolée moins alambiquée que l’on a tendance à le croire au premier abord : “l’Algérie est un pays pauvre qui se prend pour un pays riche’’.  Cette dernière assertion, assénée comme une vérité du Paysan du Danube, possède son pesant de réalité économique imparable  en ce sens que l’économie du pays repose presque exclusivement sur la rente pétrolière dont la redistribution pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Après plus de trois décennies de navigation à vue, de mauvaise gestion, de rapine et de clientélisme, les classes sociales qui en furent le produit ont globalement respecté le trinôme de la stratification classique observée dans toutes les économies dirigistes et rentières : la nomenklatura et ses satellites- brocardés un certain moment du nom de mafia politico-financière-, la classe moyenne et la classe pauvre.

Au vu de l’impasse historique qui a frappé d’obsolescence le système politique et l’ordre socioéconomique algériens, le Plan d’ajustement structurel était venu “remettre de l’ordre’’ dans la maison Algérie en l’astreignant à une transition vers l’économie de marché au prix que l’on connaît : libéralisation des prix, plans sociaux pour les entreprises publiques, un taux de chômage effarant et, fait dont on ne mesure pas encore assez les conséquences, le laminage de la classe moyenne qui, partout dans le monde, représente l’ossature culturelle et idéologique de la cohésion sociale et de la construction du projet démocratique.

La décennie du terrorisme n’a pas remis en cause cette nette bipolarisation des classes sociales ; au contraire, elle lui a fait subir une agrégation jusqu’à la limite de la masse critique. En plus clair, les riches ont continué à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. Si l’on pouvait s’offrir le luxe de prendre le critère de la Banque mondiale fixant le seuil de pauvreté- une personne vivant avec moins d’un dollar par jour est considérée pauvre, plus de deux tiers des Algériens seraient déclarés pauvres. Les leviers et relais sociaux mis en œuvre par les pouvoirs publics ne font qu’amortir le choc, différer les contestations et émousser temporairement l’esprit de jacquerie.

“La pauvreté ne sera plus sédition lorsque l’opulence ne sera plus oppressive’’, disait Napoléon.

Seules une politique ouverte et hardie de l’investissement créateur d’emplois et de richesses et une morale d’État basée sur l’équité et la justice sociale pourront réduire les grandes disparités et recréer les ressorts d’une cohésion sociale qui, dangereusement, s’effiloche à vue d’œil. Toute autre potentialité demeurée en friche  ou dans les limbes de la virtualité n’est qu’une pauvre richesse.

Amar Naït Messaoud

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Commentaires
H
Pres de 50 ans d'independance et pas une once d'avancé dans ce pays . Un etat d'arrieration total tant sur le plan social, economique que culturel .Pendant que le monde avance l'algerie traine les pieds. Ce pays qui presente des carrences dans de multiples domaines et en particulier sur l'hospitalisation, n'a pas trouvé mieux que de faire construire une grande mosquée au mepris d'une large frange de la populalion qui vit la misere de jour en jour.Quand on entend beaucoup d'algerien revenant du pays apres un sejour et affirmer ne plus vouloir y retourner cela est tres grave.Preferer aller ailleurs c'est pire.avant l'independance les algeriens savaient qu'ils avaient un pays aujourd'hui, ils ne savent plus.80% sont pret a quitter ce pays malgré eux et cela est une insulte a notre revolution et a nos maryrs.Parfois on se demande ce que ce peuple a fait pour meriter un tel malheur. Mais qui gouverne l'algerie?
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