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selloum village kabyle
8 mars 2009

La femme à l’index

La femme à l’index Etre femme, plus qu’une tare c’est un éternel fardeau porté ou plutôt supporté par nos femmes, nos mères, nos sœurs, qui sont parfois trompées, souvent bafouées, mais aussi reconnaissons le en cette occasion, sans cesse humiliées. Le décor ainsi planté, la femme algérienne se reconnaîtra d’elle-même dans sa passivité ou pour quelques unes dans leur combativité au quotidien. La disparité dont elle est victime chaque jour est flagrante, rien que dans les administrations étatiques ou bien encore privées, la femme, lorsqu’elle réussit à accéder à un poste d’emploi dans ses organismes est fréquemment reléguée au second plan. Considérée comme une éternelle moins que rien, elle fait figure de femme objet, voire esclave pourrait-on dire ne servant qu’à faire office de figuration, comme peut l’être un quelconque objet esthétique. Cela lorsqu’elle ne repousse pas les assauts de ses supérieurs hiérarchiques, et ils sont souvent nombreux. Car la femme Algérienne est souvent victime de harcèlements sexuels, mais elle doit se taire si elle veut sauvegarder son poste, mais avant tout son honneur. Devant cet état de fait, elles sont nombreuses à râler, en silence, à l’abri de la gent masculine. Pour l’anecdote illustrative, une jeune femme, âgée d’à peine une trentaine d’années a osé entrer dans un café maure afin d’y demander un café. C’est tout juste si elle ne s’est pas faite lyncher sur la place publique de Bouira. Le gérant de l’estaminet lui a fait remarquer méchamment que c’était “Un café pour homme’’. Avant de s’en aller, sans avoir pris son café, la femme lui rétorquera tout de même qu’il n’était faite aucune mention du genre “Interdit aux femmes’’. A se demander si la caféine est exclusivement destinée aux hormones masculines et spécifiquement aux chromosomes Y. Mais ce genre de scène n’est pas particulier à cette wilaya, et nombreuses sont les femmes qui voudraient siroter un café en toute tranquillité sans se faire draguer, ni se faire traiter de tous les noms d’oiseaux imaginables. La sempiternelle Fête internationale de la femme célébrée chaque 8 Mars n’est qu’un trompe l’œil pour mieux se faire pardonner des coups bas qu’elles encaisseront le lendemain et qu’elles ont encaissé la veille de cette cérémonie. Une cérémonie toute en fleurs mais, au demeurant, strictement masculin pluriel dans la plupart des cas. Ces femmes, qui sont avant toute chose des Algériennes à part entière, hormis le code de la famille qui vient le leur rappeler de temps en temps, ne font hélas pas grand-chose pour se faire valoriser aux yeux d’une société qui ne pardonne aucun écart. Pourtant au vu du passif des Algériennes durant la glorieuse révolution, ou récemment encore durant les années de terrorisme, les femmes ont prouvé leur attachement à la patrie, et à la société en particulier. Le sang des femmes, qui a largement coulé pour que ses enfants vivent dignement sans aucune inégalité entre les sexes aurait-il été oublié ? Faudrait-il remémorer aux esprits, le combat de Fatma N’Soumer contre l’armée coloniale, de Hassiba Ben Bouali dont rien que le nom faisait trembler les français et tant d’autres héroïnes nationales qui se sont sacrifiées. Non, leurs noms sont inscrits dans l’histoire de l’Algérie. Une Algérie toutefois indifférente aux aspirations et au désir de ces millions de femmes qui demandent en fait juste un peu de considération au quotidien et non pas une fois par année. En finir avec le sectarisme et la mise à l’index de la gent féminine est impératif pour que la société prenne conscience du rôle de la femme dans la vie de tous les jours. Hafidh B
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